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Réhabilitation d’une grange à Livinhac – épisode 1

par | 28 mars 2023 | Habitat

« La conception du projet »

Juliette et Valentin ont accepté de nous faire vivre, avec eux, les étapes de leur projet d’installation à Livinhac : une grange, un terrain de 2000m2 et des perspectives heureuses !

Ce premier épisode est consacré à la genèse du projet, et aux décisions fondamentales prises dans la conception de leur futur habitat : matériaux, plans, partenaires, intentions.

Régulièrement, nous vous donnerons des nouvelles de ce couple motivé, et des résultats de leur détermination à construire de façon durable.

Interview de Juliette et Valentin

Vous vous présentez succinctement ?

Juliette et Valentin, 27 et 30 ans, nous sommes installés en Aveyron depuis deux ans. Valentin est maraîcher bio à Livinhac (chez Biotenga) et Juliette éditrice de livres scolaires.

Nous aimons cuisiner et manger, lire beaucoup, faire de la randonnée.

Pourquoi avoir choisi la rénovation plutôt que la construction ?

Nous cherchions une maison déjà construite, où poser directement nos valises. Mais notre périmètre de recherche était peu étendu (quelques centaines de mètres autour de Biotenga, la ferme où travaille Valentin), et plusieurs locations nous avaient fait passer le goût des vieilles maisons charmantes mais thermiquement inconfortables. Après avoir visité plusieurs maisons bioclimatique, nous nous sommes orientés vers la construction, un peu la mort dans l’âme, car nous ne voulions pas imperméabiliser de nouveaux sols. Et là, bingo ! Nous avons visité un terrain où était installée une grange en ruine, ce qui nous permettait de cocher toutes nos cases : pas de nouvelle construction, le charme et l’histoire de l’ancien, avec les atouts d’une rénovation bioclimatique.

Selon quels critères avez-vous choisi ce terrain avec ce bâtiment-là ?

C’est un terrain proche de Biotenga, et non isolé (il est dans le village de Livinhac). Il y a suffisamment de surface pour faire un beau jardin (2000 m²), deux puits, et la grange nous semblait idéale pour une rénovation bioclimatique.

Elle est exposée au sud-est et l’inertie thermique des épais murs en pierre sera un vrai atout pour le confort thermique d’hiver et d’été. En plus, les voisins sont sympas !

Qu’est ce qui a motivé le choix de l’architecte ?

Nous voulions un architecte expérimenté en constructions écologiques et bioclimatiques, et personnellement convaincu. Cela nous permet de nous concentrer sur des échanges constructifs, plutôt que de devoir justifier nos choix et l’éthique de notre projet.

Nous avons trouvé les coordonnées de Charlotte Cornevin dans un numéro de la revue La Maison écologique. Elle venait de s’installer dans la région (dans le Lot), et était donc assez disponible. Elle est venue nous rencontrer directement sur place.

Quels sont les critères qui ont guidé vos choix pour la disposition des pièces et les circulations ?

Notre critère principal était le confort thermique : une serre bioclimatique du côté sud, des pièces de vie ouvertes et bien exposées, les pièces techniques au nord…

On a mis notre chambre à l’est et la cuisine à l’ouest, en suivant la course du soleil, et la nôtre dans la maison ! Le second critère était l’adaptation à nos habitudes de vie.

Nous passons beaucoup de temps dans la cuisine : il nous fallait donc une grande pièce, qui fasse aussi salle à manger, où l’on peut être plusieurs à travailler, discuter, traîner. Un cellier attenant côté nord nous permettra de stocker la nourriture (les légumes notamment) et le frigo, que nous voulions mettre dans un espace non chauffé.

À l’étage, une cloison amovible permet de transformer les deux chambres « en plus » en un grand espace pour jouer ou étaler des affaires diverses. Des bureaux sont disposés face à la serre, à l’étage, pour profiter de la vue !

Avantages/inconvénients de la serre ?

La serre est une pièce à part dans la maison, un cube vitré sur deux étages. Ce sera un peu notre jardin d’intérieur, la terrasse de mi-saison. Elle va nous permettre de chauffer la maison grâce aux rayons du soleil en hiver : on ouvre les portes et fenêtres intérieures sur la maison pour faire circuler la chaleur. En été, des volets, des pare-soleils et un arbre majestueux (choix de l’essence en cours…) protégeront les vitrages. On ferme les portes intérieures pour bien isoler la maison, et on fait circuler l’air la nuit par des ouvertures extérieures en bas et en haut de la serre.

Quels sont les matériaux et techniques que vous avez privilégiés dans votre projet ?

On a voulu utiliser le plus possible de matériaux bio-sourcés, pour leurs nombreux avantages : performances thermiques, santé (la nôtre mais aussi celle des fabricants et des artisans), empreinte carbone, recyclabilité, esthétique.

Concrètement cela se traduit par beaucoup de bois (pour les sols, plafonds, menuiseries, charpente), des enduits chaux à l’extérieur, des enduits terre à l’intérieur et du chanvre pour l’isolation.

Pour bénéficier de l’inertie thermique des murs en pierre, nous avons choisi d’isoler par l’extérieur. C’est sûr qu’on perd le charme extérieur d’une maison en pierre !

Début 2023, où en serez-vous ?

Nous attendons l’analyse d’un économiste de la construction pour vérifier que tous nos choix sont en cohérence avec notre budget, et faire quelques adaptations si besoin.

Une fois que nous aurons le feu vert sur l’aspect économique, nous commencerons à demander des devis pour choisir les artisans.

Données techniques :

    • Superficie du terrain : env. 2 000 m² plutôt plat
    • Superficie de la maison : 126 m² sur deux étages

Article publié par « Canopée » le 28/03/2023

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