« S’informer, des conseils pour se protéger »
Nos hormones naturelles régulent le bon équilibre de notre santé mais elles circulent dans le sang à très faibles concentrations; ce sont des messagers uniquement.
Dès lors que notre organisme, par le biais de l’alimentation, de l’inhalation de l’air ou du contact dermique est exposé à des molécules qui ressemblent aux hormones, ces intruses pourront devenir des perturbateurs.
Avec le bilan d’une semaine d’information (du 8 au 13 avril 2019) à Rodez, vous trouverez dans cet article les conseils de Bernard Petit, membre du Réseau Environnement santé et de Canopée, pour éviter le plus possible d’être contaminé par ces substances nocives.
Le Comité de Sensibilisation pour le Dépistage des Cancers en Aveyron et sa présidente, le Dr Laurence Michelutti, sont à l’origine de cette opération d’informations sur les perturbateurs endocriniens (PE) avec le soutien des partenaires : Via Santé, la Mutualité Française Occitanie et la Ville de Rodez. Grâce à l’implication de ces divers partenaires, une publicité sur les bus avait même été effectuée (voir photo).
Du 8 au 12 avril une exposition du RES (Réseau Environnement Santé) était présentée dans le Hall de la Mairie avec des accueils de scolaires effectués certains jours par Marie Rouget (Comité de Sensibilisation) et avec des bénévoles dont Cathie Boutonnet (Canopée), Bernard Petit (RES).
Le 10 avril des ateliers pratiques ouverts aux parents et enfants étaient mis en place à la salle des Fêtes avec le CPIE et les partenaires mutualistes pour la préparation de produits cosmétiques et de nettoyage les plus naturels possibles.
La semaine se clôturait le 13 avril par une conférence, à la Salle des Fêtes, animée par le journaliste olivier Cammas (Radio Totem) et avec deux intervenants en duo : le célèbre Dr Laurent Chevallier, médecin nutritionniste de Montpellier et Bernard Petit, ancien ingénieur, co-délégué Occitanie du RES, également membre des associations locales : APABA, Canopée. Les 2 conférenciers ont fait un tour très complet de ce sujet complexe grâce notamment au choix pertinent de l’initiatrice de cet événement, le Dr Laurence Michelutti qui a su associer un médecin et un chimiste. Après un retour en arrière de 80 ans, on a expliqué que certaines molécules de synthèse pouvaient jouer le rôle de certaines hormones naturelles comme les œstrogènes. En 1935-1938 l’effet du bisphénol A est jugé peu efficace comme médicament pour éviter les fausses couches mais employé ensuite dans le plastique polycarbonate vers 1950 pour être employé en biberon jusqu’à son interdiction en France en 2010.
Nos hormones naturelles régulent le bon équilibre de notre santé mais elles circulent dans le sang à très faibles concentrations; ce sont des messagers uniquement. Dès lors que notre organisme, par le biais de l’alimentation, de l’inhalation de l’air ou du contact dermique est exposé à des molécules qui ressemblent aux hormones, ces intruses pourront devenir des perturbateurs. L’évolution de nombreuses pathologies observées depuis la seconde guerre mondiale pourraient s’expliquer en partie par ces substances chimiques (obésité, diabète 2, certains cancers hormono-dépendants du sein et de la prostate…).
Les perturbateurs endocriniens (PE) sont difficiles à classer car leurs actions sont très variées. Ils semblent agir principalement durant la grossesse, la petite enfance et aussi durant l’adolescence avec des effets sur plusieurs générations susceptibles d’entraîner des malformations sexuelles et une réduction de la fertilité : 1 couple sur 5 rencontre aujourd’hui des difficultés pour avoir un enfant et l’Occitanie semble malheureusement particulièrement touchée.
De nombreuses recommandations pratiques ont été données pour éviter le plus possible les PE :
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- Éviter les plats cuisinés par l’industrie agro-alimentaire, également source de déchets d’emballages plastiques non recyclés. Le choix d’avant-garde de la Cuisine Centrale de Rodez avec les plats inox a notamment été rappelé.
Préférer la cuisine maison à partir de produits locaux, et bio de préférence, préparer dans des ustensiles en inox, verre… (les poêles à revêtement fluoré, en plus de leurs compositions inconnues sont peu durables) - Préférer les matériaux naturels en bois et les sols minéraux (céramique) pour le logement. Les revêtements synthétiques type « vinyles » sont une source potentielle de phtalates. En n’oubliant pas de bien ventiler au moins 2 fois /jour (10 à 15 mn).
- Ne pas brûler ses déchets de jardin, source de polluants du même type que ceux s’échappant de nos voitures diesel ou essence. Le compostage est à privilégier.
- Au final, il est recommandé de ne pas oublier l’activité physique qui n’est pas nécessairement une activité sportive payante en salle mais qui peut être une activité de plein air comme jardinage ou un déplacement à pied ou à vélo pour faire quelques courses.
- Éviter les plats cuisinés par l’industrie agro-alimentaire, également source de déchets d’emballages plastiques non recyclés. Le choix d’avant-garde de la Cuisine Centrale de Rodez avec les plats inox a notamment été rappelé.
La conclusion de cette conférence, un brin dans l’esprit de Canopée, recommande une vie plus simple et plus sobre car réduire sa consommation d’énergie, protéger l’environnement, c’est au final protéger la santé de tous. C’est environ 350 personnes qui ont ensuite posé des questions pour approfondir certains aspects et dont certains se sont prolongés même par courriels.
Les intervenants : Dr Laurence Michelutti, Bernard Petit, Dr Laurent Chevallier, Olivier Cammas.
Article publié par « Canopée » le 31/12/2021