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TheShiftProject : Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère

par | 15 décembre 2024 | Transition

« Un système agricole contraint par des limites énergétiques, climatiques et écosystémiques »

L’équipe de The Shift Project présente le rapport : « Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère ».

Le secteur agricole français représente 18 % des émissions de GES. Il devra donc contribuer aussi à la décarbonation. Pour cela, une transition doit s’amorcer dans ce secteur pour faire face aux défis environnementaux, énergétiques et climatiques.

Présentation succinte des grandes lignes du rapport « Pour une agriculture bas carbone, résiliente et prospère  » de The ShiftProject.

Le rapport de ShiftProject a pour but de définir des perspectives pour que l’agriculture réponde à ses défis d’ici 2050. Il examine les problématiques du secteur et l’état de la recherche en cours. L’équipe de ShiftProject s’est appuyée sur un conseil scientifique et a inclus les avis des agriculteurs et d’autres parties prenantes.

Cette transition se donne pour objectif d’améliorer la résilience, la souveraineté agricole et la viabilité économique.

La situation aujourd’hui

Un système agricole complexe

Le système agricole français est complexe et diversifié.

D’abord il combine les filières animales et végétales, ce qui doit nous faire considérer deux systèmes avec des problématiques différenciées.

Nous avons affaire à des exploitations plus grandes et moins nombreuses, et dont la transmission est un enjeu de taille.

En effet, les revenus des agriculteurs sont irréguliers et souvent insuffisants, et en baisse depuis 1970, ce qui n’encourage pas les jeunes à se lancer dans l’aventure.

Face à l’étranger, le système agricole français est lié aux flux commerciaux internationaux et est dépendant de la Politique Agricole Commune Européenne.

Des impacts climatiques

L’activité agricole émet des GES, en particulier via le méthane (CH₄) émis par les ruminants, mais aussi via le protoxyde d’azote (N₂O) des engrais et le dioxyde de carbone (CO₂) des machines et du transport.

A noter que la réduction du nombre de têtes de bétail et l’utilisation en baisse des engrais chimiques, ont fait diminuer de 16 % les émissions de GES du secteur agricole depuis 1990.

De nombreuses dépendances

L’agriculture moderne dépend fortement des énergies fossiles pour le carburant et les engrais, et donc des pays producteurs.

Elle dépend aussi des conditions climatiques. Le dérèglement climatique affecte les rendements, la qualité, la stabilité et le stockage des productions, que ce soit dans le domaine de l’élevage ou celui des cultures.

Consommatrice d’eau, elle dépend des réserves et des périodes de pluie.

Les sols se sont appauvris, perdent de leur richesse en vie organique et la culture des sols devient problématique. Les rendements agricoles dépendent maintenant des produits phytosanitaires.

Ces difficultés entrainent un nombre restreint de plantes cultivées et de races animales.

Des Impacts sur les écosystèmes

Les systèmes agricoles influencent les paysages français et la biodiversité et les techniques perturbent l’équilibre biologique.

Les activités agricoles ont un impact sur la qualité de l’eau.

Le travail mécanique contribue à l’érosion des sols, a un impact sur la faune du sol et consomme plus de carburant.

Le recours à la chimie présente des risques de toxicité pour l’utilisateur et la biodiversité et aussi de contamination des milieux et des produits agricoles.

Des solutions pour adapter le secteur agricole Français

Le secteur agricole émet des GES, mais il peut également stocker du carbone dans les sols et la biomasse grâce à la photosynthèse, à condition de préserver les sols et d’adopter de bonnes pratiques.

Différents leviers de transformation existent pour concourir à adapter le secteur aux nouvelles conditions climatiques, réduire sa dépendance aux énergies fossiles, atténuer ses émissions de GES, et contribuer à la préservation de la biodiversité et au stockage de carbone :

    • Décarboner et faire évoluer les pratiques de fertilisation (les engrais azotés minéraux nuisent aux objectifs agricoles)
    • Transformer les systèmes d’élevage (ruminants, porcins, volailles)
    • Trouver un compromis entre la baisse du nombre d’animaux, la préservation des services écosystémiques et la limitation des émissions importées
    • Economiser l’énergie et remplacer les énergies fossiles pour réduire les émissions de GES
    • Adapter les plantes et techniques au nouveau climat
    • Développer des leviers de préservation de la biodiversité et des mesures pour la gestion de l’eau
    • Stocker le carbone : lutter contre l’artificialisation des sols et augmenter les puits de carbone
    • Assurer la circularité des systèmes agricoles, relocaliser l’alimentation animale et améliorer le recyclage des matières organiques
    • Repenser les flux logistiques : Le système agricole dépend beaucoup des transports

Lire le rapport  » Vers une agriculture bas carbone, résiliente et prospère « .

Publications The Shift Project :

Article publié par « Canopée » le 15/12/2024

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