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Comprendre les COP – Chapitre 2 : Accord de Paris

par | 18 janvier 2024 | Dossier

« L’Accord de Paris, où en est-on ? »

Où en est la France dans son processus de réduction de gaz à effet de serre ?

Quel pays émet le plus de GES en Europe ?

Qui est responsable de 80% de l’émission de GES dans le Monde ?

Réponse dans cet article qui compose l’ensemble des informations recueillies par un membre de l’association, pour en savoir plus sur le sujet !

Cet article a été élaboré à partir de sources citées en fin de document (*).

L’Accord de Paris marque le début d’une transition vers un monde à zéro émission nette.

Pour réaliser les objectifs de l’accord, les États signataires sont appelés à atteindre la neutralité carbone le plus vite possible. Pour ce faire, un équilibre doit être trouvé entre les émissions de gaz à effet de serre et la compensation permise par les réservoirs ou les puits de carbone, à l’image des forêts.

En 2023, le premier « bilan mondial » évaluera les progrès réalisés par rapport aux objectifs de l’accord de Paris. Ce processus encouragera davantage les pays à prendre des mesures climatiques ambitieuses pour maintenir le réchauffement en dessous de 1,5 degré Celsius.

La France

La France s’est engagée à réduire ses émissions de 40 % d’ici à 2030 (par rapport à 1990) puis à atteindre la neutralité carbone en 2050.

Le Haut Conseil pour le Climat confirme la tendance à la baisse des émissions de gaz à effet de serre de la France, observée depuis 2005.

Après la COP21 et l’Accord de Paris, la France s’est dotée d’une feuille de route pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre : la Stratégie nationale bas carbone (SNBC).

Le premier budget carbone 2015-2018 n’a pas été réalisé (SNBC-1).
Objectif à atteindre : 442 Mt CO2e/an -> Émissions réelles : 456 Mt CO2e/an en moyenne sur la période 2015-2018.
L’Hexagone semble depuis 2019 sur une meilleure pente pour respecter ses objectifs d’émissions. Entre 2018 et 2019, les émissions de GES ont diminué de 1,8%. Puis entre 2019 et 2020, Covid oblige, cette diminution, la plus marquée depuis plusieurs décennies, a été de 9,2%.

Ces baisses consécutives font que “la trajectoire de la France redevient compatible avec les nouveaux objectifs SNBC-2”. Période visée : 2019-2023 :
Objectif à atteindre : 422 Mt CO2e/an -> Émissions réelles : non encore estimées (415 Mt CO2e/an sur 2019-2021)
Le Haut Conseil pour le Climat estime qu’en raison du retard accumulé par la France, “le rythme actuel de réduction annuelle devra pratiquement doubler, pour atteindre au moins 3% dès 2021 (-13 Mt éqCO2) et 3,3 % en moyenne sur la période du troisième budget carbone (2024-2028)“.

La France en est actuellement à une baisse de 23,1% en 2021 par rapport à 1990. La nouvelle loi européenne sur le climat, adoptée en juillet 2021, demande moins 55% d’ici 2030.

L’Union Européenne

De 1990 à 2020, l’UE a ainsi réduit de 32 % ses émissions de GES, bien au-delà de son objectif de – 20 %. Si la baisse observée jusqu’en 2019 était principalement stimulée par des mesures politiques (remplacement du charbon par des sources d’énergie renouvelables ou amélioration de l’efficacité énergétique par exemple), celle de 2020, bien plus importante (- 10 % par rapport à 2019), est due en grande partie à la pandémie de Covid-19.

En revanche, l’Agence Européenne pour l’Environnement anticipe un retard de l’UE pour 2030 : au rythme actuel, la réduction des émissions serait de 41 % à cette date par rapport à celles de 1990. Un chiffre bien en-deçà de l’objectif contraignant de 55 % fixé par l’Union européenne. L’agence précise toutefois que ces estimations sont réalisées avec les mesures politiques déjà appliquées, et ne prennent donc pas en compte les futurs dispositifs.

Parmi les Vingt-Sept, les contributions sont sans surprise liées au poids économique du pays. Les quatre principaux émetteurs sont l’Allemagne (778,7 Mt), la France (423,2 Mt), l’Italie (422,6 Mt) et la Pologne (402,4 Mt).

Loin derrière, les Pays-Bas sont responsables de 175 millions de tonnes d’émissions de GES en 2021, soit deux fois plus que la Grèce (80 Mt). Enfin, les États membres qui émettent le moins de gaz à effet de serre sont la Lettonie (10,9 Mt), Chypre (9,3 Mt) et Malte (2,4 Mt).

Ce classement des plus gros émetteurs européens en valeur absolue est néanmoins bouleversé lorsque l’on rapporte les émissions carbone à la population de chaque État membre.

Ainsi, le Luxembourg, pays peu émetteur en valeur absolue, est de loin le plus gros émetteur par habitant. En 2021, un citoyen du Grand-Duché émet en moyenne 17,6 tonnes de GES. C’est plus du double de la moyenne des Vingt-Sept (7,9 t/hab).

Suivant la même logique, si l’Estonie compte parmi les plus faibles contributeurs en masse annuelle (12,7 Mt), le pays est le huitième émetteur de l’Union européenne lorsque le chiffre est rapporté à sa population, avec 9,6 tonnes équivalent CO2 par habitant.

Le ratio de Chypre (10,3 t/hab) dépasse celui de l’Allemagne (9,4 t/hab).

A l’inverse, l’Italie et la France (6,2 t/hab) sont sous la moyenne des émissions par habitant de l’Union européenne (7,9 t).

Les approches comparant les émissions totales ou par habitant sur le territoire ont leurs limites. Contrairement à elles, l’empreinte carbone prend en compte toute la consommation des ménages, même les produits importés.

Ainsi, en 2021, là où la France émettait 6,2 tonnes de gaz à effet de serre par habitant au sens du protocole de l’ONU (émissions sur le territoire), un Français avait en moyenne une empreinte carbone de 8,9 tonnes équivalent CO2.

Le Monde

La dernière analyse de l’organisation Climate Action Tracker révèle que nous sommes encore loin de pouvoir limiter le réchauffement en dessous de 2°C. Dans cette analyse, 36 États et l’Union européenne ont reçu un score, l’ensemble de ces pays étant responsable de 80 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

(*) Références de l’article :

Article publié par “Canopée” le 18/01/2024

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